Outre son utilisation comme matériau de construction, l’argile est aussi très prisée pour ses vertus thérapeutiques. En Égypte, on s’en sert pour désinfecter les blessures, soigner toutes sortes de maladies et même embaumer les morts ! L’argile de Nubie (région du sud du pays, le long du Nil) est ainsi la plus réputée dans la pharmacopée égyptienne.
Quant aux Grecs, ils utilisent notamment des bandelettes enduites d’argile pour soigner les fractures. Et dans la Rome Antique, on profite de ses bienfaits dans les célèbres thermes : bains de boue,enveloppements… Mais les tout premiers à utiliser l’argile pour ses bienfaits thérapeutiques sont… les animaux. Il n’y a qu’à voir les éléphants ou les cerfs se rouler par instinct dans la boue argileuse des rivières pour soigner leurs blessures ou soulager leurs membres endoloris ! Les hommes n’ont finalement rien inventé : ils n’ont fait que copier les animaux.
Au XIXe siècle, l’argile connaît soudain un regain d’intérêt. De grands naturopathes allemands vantent les vertus de cette matière et contribuent à sa renommée comme remède naturel. Le prêtre Sebastian Kneipp (1821-1897), connu pour être à l’origine des cures naturelles (plantes, eau froide…), recommande ainsi les cataplasmes et les enveloppements à base d’argile et de vinaigre pour résoudre de nombreux maux. Son « héritier », Adolf Just, popularisera également l’usage de cette terre bientôt appelée « terre de Just ».
Au XXe siècle, l’argile est utilisée avec succès dans de nombreux cas. Gandhi lui-même recommande son utilisation et en est un adepte convaincu ! Pendant la Première Guerre mondiale, additionnée dans la moutarde des rations, elle sauve la vie à des milliers de soldats français en les protégeant contre la dysenterie qui décime alors les troupes.
Extrait de "l'argile c'est malin", Alix Lefief-Delcourt
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